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Rénovation de l’église de Villebramar

Un peu d’histoire

L’église paroissiale Saint-Saturnin existe probablement à Villebramar dès le haut Moyen Age, d’après la dédicace de la paroisse à Saint-Saturnin de Toulouse, elle n’est mentionnée
pour la première fois qu’au 13ème siècle ; sous l’Ancien Ré-
gime, elle est une dépendance du prieuré de Sainte-Livrade.

L’édifice actuel n’est pas antérieur à la fin du Moyen Age: le portail occidental notamment, de tradition gothique, paraît dater du 15ème siècle. Les murs de la nef et du chevet, de même que ceux de l’ancienne sacristie attenante à une chapelle au nord, appartiennent quant à eux à une campagne de reconstruction du 16ème siècle ; le chœur et une travée de nef étaient voûtés, d’après les colonnes
et les départs de nervure qui subsistent. Une porte en arc brisé et les anciennes fenêtres dans le mur sud, ainsi qu’un arc surbaissé au nord, ont été murés à une date indéterminée.

De grosses réparations sont mentionnées en 1845, par l’architecte Delbrel de Villeneuve-sur-Lot, et Jean Fauché, charpentier à Saint-Etienne-de-Fougères ; de cette campagne datent probablement les contreforts de la nef. La nouvelle sacristie au sud est édifiée en 1880. La façade occidentale et le clocher-mur sont restaurés en 1887, sur les devis de l’architecte d’arrondissement Adolphe Gille par l’entrepreneur Pourcharesse, de Tombebœuf ; de nouveaux travaux sont mentionnés en 1921.

Les travaux

La municipalité a décidé d’entreprendre des travaux de restauration et d’embellissement intérieur de l’église, en continuité de ceux déjà réalisés (vitraux, fresque…). Cette fois-ci c’est le plafond et son lambris qui ont été visés. Ce dernier semble avoir été réalisé en 1959, une inscription sur un mur ainsi que le témoignage de M. Bruno Marsetti qui a effectué son premier chantier ici à Saint-Saturnin confirme cette hypothèse.

Des traces d’eau constatées sur le plafond ont donc poussé la municipalité à faire intervenir l’entreprise Comte-Audiberti pour contrôler l’état de la structure. Un échafaudage de 3 niveaux a été érigé sous la totalité de l’église à 1,80m sous le plafond ancien. L’idée première était de mettre à nu la charpente de l’église révélant ainsi la structure aux visiteurs.

C’est alors que ce simple contrôle s’est avéré primordial. Quelques fermes supportant la toiture ont dû être renforcées. Les entraits, pièce horizontale constituant le triangle de la ferme, ont été moisés pour reprendre les charges qu’elles supportent. Cette intervention, la plus économique, rend ces fermes moins originales. Sur une charpente déjà abîmée par le temps, il a donc été préféré de reconstituer le plafond et son lambris à neuf.

En parallèle, il a été décidé d’améliorer l’éclairage de l’église jugé trop faible. Sous le conseil de Vincent Souleillebout, électricien, il a été décidé d’installer des appliques murales, créant une lumière en contre-plongée, du bas vers le haut de l’édifice. A cette occasion, les fils d’alimentation seront intégrés par saignées en suivant les joints des pierres constituant les murs. Cette décision devançait les futurs travaux de maçonnerie intérieure visant à mettre à nu les murs qui seront ensuite sablés et jointés par l’entreprise Tradirev.

C’est en visitant le chantier et en observant les arches en ogive de type gothique situées dans le cœur que nous avons évalué la nécessité de redonner toute leur hauteur aux arches tronquées par le plafond. En effet, l’installation du lambris en coque de bateau a nécessité une structure trop imposante en sous-face de la charpente, les moulures des arches ont dû être partiellement détruites de manière à installer la structure de l’ancien plafond. Dans tous les cas, les arches ont subi des dommages, ce sont principalement les moulures des clés de voûte qui ont souffert de cette initiative. Nous avons donc décidé de reconstruire un plafond plat qui sera lambrissé et seulement verni.

La présence des maçons a permis de dialoguer des prochains travaux. Tant que l’échafaudage est en place, ils sont intervenus sur le pourtour du mur sur lequel le lambris sera ajusté : décrépissage, réfection des arches, sablage et jointage de la partie supérieure des murs. Cette étape qui devait donc rester en attente à dû être partiellement anticipée pour assurer un meilleur rendu entre le travail de maçonnerie et la finition de la charpente qui prendra fin courant janvier.