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Journée tulipes d’Agen 2021

Affiche de la journée tulipes d'Agen à Villebramar 2021

Date de l’événement: samedi 27 mars 2021

Le Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine fête le printemps et les tulipes sauvages à l’Espace Agricole Remarquable du verger de Videau à Villebramar.

La revue Le Citron fête la sortie du numéro 7 (paru au printemps 2020) consacré aux habitants de la ferme de Videau.

Le CEDP 47 est également partenaire de l’événement et organise une balade-paysage autour de Villebramar en passant par le verger aux tulipes.

Programme

  • Découverte des tulipes sauvages au verger de Villebramar, de 10h à 16h.
  • Apéro/pique-nique/rencontre avec les paysans de Videau, l’équipe de la revue Le Citron, celle du CEDP 47 et du CEN… et d’autres invités surprise, de 12h à 14h.
  • Balade-paysage commentée animée par le CEDP 47 (complet).

À propos de la revue Le Citron

Couverture de la revue Le Citron n°7

«Dans ce numéro 7, nous explorons le lieu-dit Videau à travers l’histoire et les passions paysannes de ses habitants : à commencer par Yves, présent sur les lieux depuis 87 printemps. Depuis 30 ans, il plante des arbres sur ses parcelles agricoles – et il continue ! Il explique tout au Citron avec un enthousiasme débordant ! Juste à coté, depuis 3 ans, habitent Pierre, Laetitia et Anaïs : des jeunes habitants qui cultivent la terre, rénovent une maison qui date du XVIe siècle, ouvriront bientot un gîte et amènent leur regard neuf sur le territoire.»

Myriam Goulette, rédactrice en chef

Infos pratiques

Prévoyez une tenue adaptée en fonction de la météo, dont des chaussures de marche, eau, chapeau, etc. Sur le site, la cueillette est interdite, mais vous pourrez prendre des photos si vous voulez repartir avec des souvenirs.

Renseignements

Par téléphone: 07 66 58 52 79 (Florent Hervouet, du CEN)

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Comment le trésor de Labretonie est resté à Villebramar

L’histoire commence au début du XIXe siècle, au lieu-dit Las Verrières à Péfranc. Aujourd’hui sur la commune de Tourtrès, cet endroit est occupé par un centre hippique, le ranch du Bel-Air. À l’époque, la ferme se situe dans une clairière à l’extrémité nord du bois de Verteuil-d’Agenais, à proximité d’un ancien relais de chasse au lieu-dit La Caillade. L’importance et la prestance de la bâtisse, le patronyme de Péfranc et la tradition d’aristocratie de Verteuil semblent indiquer le caractère noble du lieu. Un grand chêne poussait là, avec un tronc si gros qu’en 1930 il fallait cinq personnes pour en faire le tour. On dit que le futur roi Henri IV y attacha son cheval ainsi que ceux de son escorte.

Las Verrières appartenait à Pierre Vèze, né en 1761 à Saint-Barthélémy-d’Agenais, d’origine bourgeoise. Ce M. Vèze, qui fut maire de Labretonie, cédera cette propriété avant la moitié du XIXe siècle, ainsi que d’autres domaines, au dénommé Jean Mazière. Ce dernier, né à Monbahus en 1781, vivait donc à Las Verrières et cultivait les terres alentour en fermage. La belle-mère de Jean Mazière s’appelait Marie Flouret, née Thomas, et exerçait à son domicile le métier de sage-femme. Marie accouchait les jeunes femmes qui ne souhaitaient pas garder leur bébé. Son mari emmenait à cheval les nouveaux-nés emmaillotés jusqu’à Marmande, où il les déposait dans la «boîte», installé exprès à la porte d’un édifice religieux pour le dépôt anonyme des nourrissons.

Jean Mazières et sa femme eurent trois fils, qu’ils prénommèrent tous trois Jean. Jean l’aîné vivait à Peyrenègre-Labretonie. Jean le second s’installa à Villebramar, au lieu-dit Prat-Eyssu. Le dernier Jean, dit Lou Peyri (en patois, cela pourrait signifier à la fois «pierre» et «père», le bâtisseur et le patriarche) naquit en 1817. Ce Jean le jeune préféra rester dans la maison paternelle, où il exerçait le métier de faiseur d’araire. Et c’est justement à l’occasion d’un labour plus profond avec une nouvelle charrue de sa conception que son père et lui mirent à jour le trésor de Labretonie en 1832, sur des terres appartenant à la famille Plantou. L’endroit correspond vraisemblablement à un petit vallon aujourd’hui transformé en retenue d’eau de 3,5 hectares, endroit qui fut baptisé Pièce d’Or.

En 1861, un certain M. Béchade, désigné par le congrès scientifique de France comme «érudit archéologue» de Saint-Barthélémy, signala dans un rapport «un trésor inestimable découvert inopinément». Ayant été informé de la trouvaille d’un métayer, il décrivit «un coffret de cuivre découvert dans le vallon de Contenson […]. Ce trésor […] est daté des années 270. Il témoigne d’une occupation du site dès le Haut-Empire.» Un trésor similaire avait fait l’objet en 1835 d’une publication de M. Rozan, pharmacien de Verteuil-d’Agenais et membre de la communauté archéologique d’Agen. De toute évidence, il s’agit de la même découverte. Et à chaque fois, ces experts ont voulu protéger le découvreur. M. Béchade attendra trente ans pour publier son rapport.

Voici la description du trésor: deux paires de bracelets d’écaille et fermoir d’or, plusieurs lames d’or ayant l’apparence de débris de couronne, une statuette en or, quelques lingots d’or, cinq colliers de pierres précieuses, quarante médailles, or, argent, bronze. Le propriétaire du champ, lequel avait continué de fouiller la zone après l’annonce de son métayer, trouvera encore une médaille en or de Néron, des débris, un fermoir «obscène» en or et un onyx à l’effigie de Mercure. Les médailles, plus rares que les pièces et pesant davantage, indiquent le caractère aristocratique de son ancien propriétaire. Le seul échantillon de 14 médailles d’or et deux lingots passés entre les mains des archéologues peut être estimé entre 190000 et 280000€ (prix d’achat numismatique 2019). Le trésor complet devait être considérable!

On recense d’autres découvertes de ce genre, datant du IIIe siècle, à proximité des voies de communications. En Lot-et-Garonne, on peut citer Nérac, Aiguillon, Duras… À cette époque, le pays entrait dans une période d’instabilité politique et économique. Les campagnes, en proie aux bagaudes, étaient peu sûres. Bien des «trésors» furent enfouis pour échapper aux brigands. On laissait un repère, pour pouvoir récupérer son bien plus tard. Mais ce n’était pas toujours le cas. La caisse de cuivre retrouvée à Labretonie appartenait certainement à un haut dignitaire gallo-romain fuyant la déliquescence de l’Empire, quelque part sur la route de l’exil. Le lieu de la découverte était déjà un vallon à vocation agricole, fertile et abondant en eau, à l’écart de toute habitation, et semble donc indiquer une dissimulation urgente.

Les circonstances de la découverte du trésor sont sujettes à plusieurs versions, mais il est très probable que la famille Mazière soit directement concernée. Le père Mazière aurait intelligemment orchestré la «gestion» du trésor, qu’il fit discrètement estimer avant de le dissimuler ou le blanchir. Sans précipitation, de façon à ne pas éveiller les soupçons par un enrichissement subit ou un départ inopiné, celui-ci attendit l’arrivée de ses petit-fils pour transmettre ce fabuleux héritage. Un ou plusieurs descendants de la famille, après la mort du patriarche et juste avant la publication de la description du trésor par M. Béchade en 1861, ont vraisemblablement quitté le pays pour prendre un nouveau départ à l’autre bout du monde, emportant un solide pécule.

L’achat du domaine de la Caillade, quelques années après la découverte, aurait cependant pu constituer un indice du blanchiment du trésor par la famille Mazière. Et les agrandissements de la maison de Las Verrières, rasée depuis pour laisser place à un centre hippique, ont-ils été payés avec l’or gallo-romain?
Et qui sait? Sans doute que certains investissements, tels la réfection d’une toiture, le creusement d’un puits, la construction d’une grange… engagés par le second fils Mazière au lieu-dit Prat-Eyssu à Villebramar ont aussi été financés avec une partie du trésor de Labretonie. Voilà une pensée réconfortante, d’imaginer qu’une partie de ce trésor, enfoui pendant plus de 1500 ans dans le sous-sol du pays, est restée dans la commune. Une poignée de paillettes d’or fixées dans notre patrimoine, avant que le reste ne soit emporté par le vent de l’Histoire.

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Rénovation de l’église de Villebramar

Un peu d’histoire

L’église paroissiale Saint-Saturnin existe probablement à Villebramar dès le haut Moyen Age, d’après la dédicace de la paroisse à Saint-Saturnin de Toulouse, elle n’est mentionnée
pour la première fois qu’au 13ème siècle ; sous l’Ancien Ré-
gime, elle est une dépendance du prieuré de Sainte-Livrade.

L’édifice actuel n’est pas antérieur à la fin du Moyen Age: le portail occidental notamment, de tradition gothique, paraît dater du 15ème siècle. Les murs de la nef et du chevet, de même que ceux de l’ancienne sacristie attenante à une chapelle au nord, appartiennent quant à eux à une campagne de reconstruction du 16ème siècle ; le chœur et une travée de nef étaient voûtés, d’après les colonnes
et les départs de nervure qui subsistent. Une porte en arc brisé et les anciennes fenêtres dans le mur sud, ainsi qu’un arc surbaissé au nord, ont été murés à une date indéterminée.

De grosses réparations sont mentionnées en 1845, par l’architecte Delbrel de Villeneuve-sur-Lot, et Jean Fauché, charpentier à Saint-Etienne-de-Fougères ; de cette campagne datent probablement les contreforts de la nef. La nouvelle sacristie au sud est édifiée en 1880. La façade occidentale et le clocher-mur sont restaurés en 1887, sur les devis de l’architecte d’arrondissement Adolphe Gille par l’entrepreneur Pourcharesse, de Tombebœuf ; de nouveaux travaux sont mentionnés en 1921.

Les travaux

La municipalité a décidé d’entreprendre des travaux de restauration et d’embellissement intérieur de l’église, en continuité de ceux déjà réalisés (vitraux, fresque…). Cette fois-ci c’est le plafond et son lambris qui ont été visés. Ce dernier semble avoir été réalisé en 1959, une inscription sur un mur ainsi que le témoignage de M. Bruno Marsetti qui a effectué son premier chantier ici à Saint-Saturnin confirme cette hypothèse.

Des traces d’eau constatées sur le plafond ont donc poussé la municipalité à faire intervenir l’entreprise Comte-Audiberti pour contrôler l’état de la structure. Un échafaudage de 3 niveaux a été érigé sous la totalité de l’église à 1,80m sous le plafond ancien. L’idée première était de mettre à nu la charpente de l’église révélant ainsi la structure aux visiteurs.

C’est alors que ce simple contrôle s’est avéré primordial. Quelques fermes supportant la toiture ont dû être renforcées. Les entraits, pièce horizontale constituant le triangle de la ferme, ont été moisés pour reprendre les charges qu’elles supportent. Cette intervention, la plus économique, rend ces fermes moins originales. Sur une charpente déjà abîmée par le temps, il a donc été préféré de reconstituer le plafond et son lambris à neuf.

En parallèle, il a été décidé d’améliorer l’éclairage de l’église jugé trop faible. Sous le conseil de Vincent Souleillebout, électricien, il a été décidé d’installer des appliques murales, créant une lumière en contre-plongée, du bas vers le haut de l’édifice. A cette occasion, les fils d’alimentation seront intégrés par saignées en suivant les joints des pierres constituant les murs. Cette décision devançait les futurs travaux de maçonnerie intérieure visant à mettre à nu les murs qui seront ensuite sablés et jointés par l’entreprise Tradirev.

C’est en visitant le chantier et en observant les arches en ogive de type gothique situées dans le cœur que nous avons évalué la nécessité de redonner toute leur hauteur aux arches tronquées par le plafond. En effet, l’installation du lambris en coque de bateau a nécessité une structure trop imposante en sous-face de la charpente, les moulures des arches ont dû être partiellement détruites de manière à installer la structure de l’ancien plafond. Dans tous les cas, les arches ont subi des dommages, ce sont principalement les moulures des clés de voûte qui ont souffert de cette initiative. Nous avons donc décidé de reconstruire un plafond plat qui sera lambrissé et seulement verni.

La présence des maçons a permis de dialoguer des prochains travaux. Tant que l’échafaudage est en place, ils sont intervenus sur le pourtour du mur sur lequel le lambris sera ajusté : décrépissage, réfection des arches, sablage et jointage de la partie supérieure des murs. Cette étape qui devait donc rester en attente à dû être partiellement anticipée pour assurer un meilleur rendu entre le travail de maçonnerie et la finition de la charpente qui prendra fin courant janvier.